Repères ergonomiques pour l'aménagement des bureaux

05237865Cette article rassemble les principales données ergonomiques concernant l’aménagement des bureaux. Ces données sont utilisables à la fois par les maître d’œuvre lors du réaménagement de bureaux existants et par les utilisateurs eux-mêmes désirant dialoguer avec les services chargés des transformations de façon à disposer de manière optimale le mobilier à leur poste de travail.

La préparation des aménagements

Mais avant toute modification, on peut procéder à une étude ergonomique afin de réduire les écarts entre les contraintes liées à l’activité et les exigences budgétaires. Une démarche participative associant les opérateurs aux choix d’implantation est aussi un préalable indispensable. Les rubriques qui suivent sont classées dans l’ordre chronologique de déroulement du projet, en partant des choix les plus définitifs comme les ouvertures sur l’extérieur.

Les vitrages

Les vitrages sont destinés à donner un éclairage naturel, sans apport thermique excessif ni éblouissement. On place pour cela des baies vitrées sur la façade du bâtiment, l’éclairage zénithal (dôme ou voute remplaçant une partie de la toiture) est à proscrire sauf dans les parties communes lorsque la hauteur sous plafond est importante. Les stores et les pare-soleil sont à prévoir pour les fenêtres exposées au sud, à l’est ou à l’ouest de préférence à l’extérieur du vitrage. Ils sont inutiles au nord puisque le soleil n’y est pas présent. La hauteur sous plafond doit être suffisante, au minimum 2,50 m. Lorsque la distance entre la façade vitrée et les postes de travail est supérieure à six mètres, l’éclairage naturel n’est plus assuré. Les fenêtres procurent aussi une vue sur l’extérieur par l’intermédiaire de baies vitrées à hauteur des yeux. Il faut, bien sûr, éviter les obstacles à la lumière entre les postes de travail et la façade vitrée, comme le mobilier si celui-ci fait plus de 1,10 m de haut.

La répartition de l’espace pour l’ensemble des bureaux

On recherche une flexibilité suffisante, avec des cloisons démontables permettant quand même une bonne isolation phonique. Elles doivent être disposées de façon à éviter les ponts phoniques, notamment pour les cloisons en sous-plafond. L’isolation phonique conseillée est de 40 dBA dans les conditions habituelles de test dans le bâtiment. Le pré-câblage est fait de préférence dans le faux-plancher, ou à défaut, dans les plinthes murales mais doit être évité dans le sous-plafond. Des bureaux bien conçus doivent respecter l’espace minimal par personne. En principe, on recommande 10 m2 par personne, que le bureau soit individuel ou collectif. Il est souhaitable d’éviter les bureaux tout en longueur, celle-ci ne devant pas dépasser deux fois la largeur pour les bureaux d’une superficie inférieure ou égale à 25 m2.

De même, on répartit l’espace en bureaux individuels et collectifs en fonction de nombreux critères tels que le type de travail, le niveau hiérarchique, les communications téléphoniques, les visiteurs extérieurs ou les relations transversales. Le maximum pour un bureau collectif étant de deux à cinq personnes formant un petit groupe de travail. Il est essentiel de faire coïncider l’organisation spatiale avec l'agencement du service. Par exemple, pour les bureaux paysagers, il est préférable d’éviter un effectif supérieur à dix personnes pour chaque unité de travail.

L’implantation des locaux de travail tient compte de la communication avec les autres bureaux et services, de la fréquence des liaisons entre chaque unité. On peut, pour voir cela plus clairement, établir un diagramme des relations entre les différents services. Il faut alors établir, si nécessaire, des lieux d’échanges qui ne gênent pas l’activité des bureaux voisins. La circulation entre chaque bureau doit être facile. Les couloirs ont donc une largeur minimale de 1,50 m et ne sont pas trop longs. On essaie aussi d’optimiser la distance et l’emplacement des bureaux par rapport aux ascenseurs, aux escaliers, aux toilettes, aux salles de réunion, à la photocopieuse et aux ordinateurs en libre-service.

Le chauffage et la ventilation

Le chauffage doit assurer une bonne répartition de la chaleur pour un confort thermique optimal en hiver. Il doit avoir au moins une commande marche-arrêt par bureau. La température de l’air ambiant doit être de 22° avec une différence de plus ou moins un degré. L’humidité relative se situe entre 40 et 70%. La ventilation générale se fait par un dispositif de ventilation mécanique, ou à défaut, par des fenêtres à ouverture facilement réglable si le volume par occupant est supérieur à 15 m3. Le niveau de bruit de la ventilation ne doit pas dépasser 40 dBA de niveau de pression à un mètre.

L’aménagement intérieur des bureaux

La communication d’un bureau à l’autre n’interdit pas la personnalisation du local par une appropriation de l’espace avec un éclairage individuel, des parois permettant une décoration, des plans de travail de dimensions suffisantes pour permettre un agencement personnalisé. Le choix de l’implantation des bureaux permet de se voir sans être en permanence face à face, sauf si les tâches nécessitent un travail en commun continuel. Des accès et des passages de largeur suffisante pour accéder à son poste, aux éléments de rangements, aux plans de travail annexe ou, pour se déplacer entre chaque bureau sans risquer de renverser les outils de travail des autres postes. La largeur minimale du passage est de 80 centimètre, alors que le passage derrière un bureau occupé est de 120 cm.

Le choix de l’éclairage artificiel permet à la fois d’atteindre les niveaux recommandés, une bonne homogénéité de la lumière, un rendu des couleurs proche de la lumière du jour, donc supérieur à 80. Le niveau d’éclairage général est de 500 lux (pour un travail sur écran) en plus de l’éclairage individuel. Les commandes d’éclairage sont situées dans les endroits les plus éloignés des fenêtres.

Le niveau de bruit doit être acceptable. Les plafonds ont un coefficient d’absorption Sabine, proche de 1 pour les fréquences médiums et aiguës. Les planchers sont capables d’absorber un maximum de sons parasites supérieur ou égal à 0,4. Les sols sont recouverts de moquette antistatique. Les machines bruyantes comme les photocopieuses et certaines imprimantes sont placées à l’extérieur des bureaux ou recouvertes d’une capote antibruit. Les couleurs de l’aménagement intérieur tiennent compte de l’ensemble des éléments formés par les murs, le sol et le mobilier. On privilégie les couleurs claires pour les plafonds, les murs et les plans de travail. Les peintures sont mates ou satinées, mais pas brillantes pour éviter l’éblouissement avec les lumières.

Les plans de travail sont de dimensions suffisantes, en tenant compte de la variété des tâches, de la dimension des matériels comme les écrans et les claviers. Les dimensions minimum sont de 80 cm en profondeur et 120 cm en largeur. Un plan de travail de dimensions plus faibles n’est conseillé que si un plan annexe de 80x80 cm est prévu pour le travail sur l’écran. Le plan de travail est réglable en hauteur, entre 49,5 et 82 cm. Le siège de type B, à piétement de cinq branches, avec une assise et un dossier réglable.

En fait, on peut se rendre compte que la disposition des bureaux ne s’improvise pas. Il existe des normes très précises qu’il faut connaître avant de dessiner des plans d’aménagement des locaux. Toutes ces dispositions ont été adoptées dans le but d’optimiser le confort du personnel travaillant dans ces services et améliorer la qualité du travail fourni en évitant le stress et les troubles musculo-squelettiques.

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